Chanter pour l'égalité

Chorales LGBTI : toute une histoire

S’il est délicat de dater précisément les débuts du mouvement, l’histoire connue des chorales LGBT+ débute aux États-Unis au milieu des années 1970 — et trouve rapidement écho en Europe.

Les identités LGBT+ dans la musique populaire

La chanson populaire explore les sentiments humains : les artistes LGBT n'y font pas exception, et ont écrit des chansons qui mettent en lumière des réalités vécues par les membres de la communauté.

LGBTIphobies : nos luttes et nos droits

Les personnes LGBTI+ sont tour à tour protégées, stigmatisées et criminalisées selon les pays et les époques, avec des conséquences humaines inestimables

Qui sommes-nous ?

Cette exposition a été créée par les choristes de Toulouse en Chœurs, une association toulousaine promouvant le chant à travers ses trois chorales : Le Chœur Gay de Toulouse, les Voix des Fiertés, et les Petits Ducs. Ces trois projets artistiques permettent à des hommes gays, des femmes lesbiennes, des hommes et des femmes trans, des personnes asexuelles, non-binaires, quelques hétérosexuel·les (et tout·te·s les autres) de se retrouver, mettre en commun leurs voix et créer de belles harmonies sur des chansons qui leur ressemblent. C’est aussi un réseau de soutien, où chacun·e peut trouver refuge si besoin.

À travers les concerts et lors de la présence de ses chorales aux différents événements liés à nos communautés, Toulouse en Chœurs participe aussi à la visibilité des personnes LGBTQIA+, dans toute leur richesse et leur diversité.

L’association Toulouse en Chœurs a décidé de poursuivre sa mission d’entraide et de visibilité à travers cette exposition itinérante, abordant les thématiques LGBT+ à travers le prisme du chant, des artistes célèbres et à travers la vision de ses choristes.

Nous tenons à remercier la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT), dont le soutien financier a rendu possible la conception de cette exposition.

Se retrouver pour chanter ensemble pour éviter l'isolement, se faire plaisir et s'affirmer, tout en douceur et en bienveillance.

Nos chorales donnent de la visibilité aux personnes LGBTQIA+ et cette exposition prolonge cette visibilité.

Brad : une cohésion de groupe et un sens de la camaraderie

Au début, j'ai rejoint les Voix des Fiertés pour "rendre service" […] car il manquait du monde (je suis le mari du chef de Chœur). C'était ma première expérience du chant choral. J’y suis resté car j’y trouve une cohésion de groupe et un sens de camaraderie qui me plaisent. Les liens que j’y ai tissés occupent aujourd'hui une place importante dans ma vie, et monter sur scène est toujours un plaisir.

Olympe : ma voix avec celle des autres est plus belle et plus forte

J'adore chanter et je cherchais un espace bienveillant au sein duquel chaque personne pouvait exister telle qu'elle est. Bien au-delà de mes attentes, j'ai trouvé dans cette chorale quelque chose de très spécial : chaque lundi soir, j'accède à un monde exubérant et chaleureux qui me donne des ailes. Je m'y sens enveloppée et réconfortée. Ma voix avec celle des autres est plus belle et plus forte.

Maxime : plus libre

J'ai toujours chanté dans une chorale, mais jusqu'à mes 20 ans je faisais du classique/lyrique. Au début je n'avais pas rejoint la chorale gay parce que c'était une chorale gay mais plutôt parce que le répertoire était pop, et ça me changeait. Maintenant j'avoue que je m'y sens plus libre et plus en possibilité d'être moi-même.

Camille : j'y ai trouvé ma voie et ma voix

J'ai rejoint les Voix des Fiertés au début de ma transition, pour apprendre à apprivoiser et aimer ma voix. J'y ai trouvé des personnes bienveillantes, une ambiance chaleureuse et surtout un endroit où je me sens à ma place. J'y ai donc trouvé ma voie et ma voix.

Jérémie : une façon différente de faire mon coming-out gay à chaque fois

J’ai découvert le Chœur Gay en concert et j’ai beaucoup aimé les arrangements, l’énergie, l’humour et la diversité des choristes. Quand j’ai rejoint le groupe en 2017, j’étais le plus jeune du Chœur et c’était important pour moi d’être entouré de gays plus âgés que moi, qui me servaient de modèles ou mentors avec leurs expériences de vie de gays.
Faire des concerts au sein du Chœur Gay, c’était une façon différente de faire mon coming-out gay à chaque fois. C’était aussi une façon de m’affirmer. Je ne pensais pas trouver autant de moments de convivialité hors chant qui ont soudé des amitiés, et qui permettent aussi de rompre la solitude et de se soutenir en cas de difficulté.

Romain : pour l'ambiance chaleureuse et l'aspect militant

J'ai toujours aimé chanter et je chante en permanence. Mon copain m'a dit : "Viens chanter avec nous !" J'ai fait une séance d'essai et j'ai bien-aimé l'ambiance chaleureuse, ainsi que l'aspect militant. Par la suite je me suis engagé dans le conseil d'administration et c'est un réel plaisir de faire partie de l'association.

Damien : j'aime voir les gen·te·s belle·eaux

Par militantisme non wokiste toutefois, afin de participer activement à la promotion et au partage de la différence, afin de réduire l'esprit de discrimination, et parce que j'aime voir les gen·te·s belle·eaux.​

Johan : une très belle expérience semée de belles rencontres

Je suis venu écouter le Chœur Gay qui répétait au Bears, une chanson de Robbie Williams. En les écoutant j'en avais les poils hérissés. Je suis resté assis dans mon coin discrètement. A la fin de la répétition, je suis allé voir le chef de choeur et je me suis renseigné pour appartenir à ce choeur. J'ai toujours aimé chanter notamment en karaoké où j'ai réalisé de nombreux concours. Je suis très heureux à ce jour de retrouver tous les mercredis soirs, des personnes différentes les unes des autres avec un grand coeur qui ont cette passion de chanter en s'affirmant. Merci à chacun de vous de rester comme vous êtes. C'est une très belle expérience semée de belles rencontres...

Marco : j'ai fait d'une pierre deux coups !

La plupart de mes potes gay/LGBT sont tous sur Paris. J'en avais presque pas à Toulouse et ça me manquait. Comme j'adore chanter, j'ai fait d'une pierre deux coups !

Didier : assumer une part de mon identité laissée un peu de côté

Après quelques années à Toulouse marquées par une vie professionnelle trépidante, j'ai ressenti le besoin de m'investir à nouveau dans un projet collectif sympa. L'idée d'aller taper à la porte du Chœur Gay est alors apparue comme une évidence : j'avais besoin de retrouver du collectif, une sociabilité gay, et assumer publiquement une part de mon identité laissée un peu de côté au cours des dernières années. Ces moments communs ensemble sont vraiment précieux, riches de chaleur humaine et avec de belles rencontres. Un beau carburant, et puis, quel plaisir rare de chanter ensemble !

B : je voulais travailler ma voix en sécurité

À la base, rejoindre les Voix des Fiertés était très lié au fait d'être trans. Sa voix quand on est trans, c'est ce qui peut nous aider à passer ou au contraire nous trahir et nous mettre en danger, elle peut rester en décalage avec le reste de notre corps qui évolue comme elle peut changer de manière pas toujours prévisible, elle est souvent atypique et dépréciée par les gens…

Apprivoiser et apprécier sa voix trans est loin d'être anodin. Bref je voulais travailler ma voix, et j'avais besoin d'un espace dans lequel je puisse le faire en sécurité. Aujourd'hui, je ne viens plus en pensant à ma voix mais aux personnes avec lesquelles je chante, et à la musique qu'on joue ensemble.

Aneth : je ressentais toutefois le besoin de me reconnecter à la communauté

Je suis descendue sur Toulouse avec ma compagne et j'avais eu vent de la chorale Les voix des fiertés à la dernière Pride. D'un naturel plutôt calme et introverti, j'aime chanter mais je ne suis pas à l'aise en public et je n'estime pas être douée en chant.

Ca me tentait bien d'apprendre. Il m'a cependant fallu quelques mois pour me lancer à aller les voir et tester. N'étant pas trop dans le militantisme (respect a tout.es celleux qui font le job et merci), je ressentais toutefois le besoin de me reconnecter à la communauté. J'ai été conquise par une ambiance chaleureuse, un groupe hétéroclite, bienveillant et rassurant, autour d'un point commun, le langage universel qu'est la musique. Et puis parfois, quand le monde donne envie de crier ou de se terrer, c'est bien plus sympa de chanter en chœur, l'union des voix apportant de la force.

Filippo : le lieu qui me fait me sentir à ma place

J'ai toujours fait du théâtre, un peu de danse, mais je n'avais jamais chanté dans un groupe avant. Ce qui me fascine, c'est le lien entre l'activité artistique lié au chant et son aspect identitaire gay. J'y ai découvert un groupe de personnes adorables qui sont devenus des amis, une activité musicale variée et très enrichissante qui me fait énormément de bien. Je suis un tout jeune choriste inexpérimenté, mais je pense avoir trouvé le lieu qui me fait me sentir à ma place.

Gautier : j'ai rejoint les Voix des Fiertés pour son côté militant et son répertoire

J'ai commencé à chanter à la fin des années 90 avec les Gais Pinsons, une petite chorale gaie et lesbienne. Durant l'été 2015, on m'a annoncé le projet de création d'un chœur gay alors j'ai passé les auditions (il n'y en a plus aujourd'hui). Puis, je me suis investi davantage au sein de l'association pour que ce projet puisse se pérenniser. J'ai rejoint les Voix des Fiertés dès le début pour son côté militant et son répertoire. C'était aussi un moyen de retrouver des amis du chœur gay et un peu de mixité.

Kamihle : se projeter dans l'avenir et trouver des modèles

Je suis arrivé à la chorale car j'avais rencontré un des choristes sur internet, on n'arrivait pas à trouver de moment pour se voir alors un jour il m'a dit qu'il allait à une répétition du chœur. J'étais pas trop sûr de moi parce que même si j'aimais chanter, je pensais que je chantais vraiment très mal. Finalement j'y ai trouvé une communauté, des amis, des moments conviviaux dans l'entre soi, dans un contexte différent de celui d'un bar ou d'une boîte gay. J'étais tellement heureux de voir des hommes gays relativement plus âgés que moi être heureux et parler de leur mari ou conjoint car au final je connaissais aucun gay dépassant les 25 ans à cette époque-là. Tisser des liens avec d'autres hommes gays plus âgés c'est aussi une manière douce et agréable de se projeter dans l'avenir et de trouver des modèles.

Foucauld : pardon maman, j’ai rejoint un chœur ou ça ne manque pas d’hommes

J’ai rejoint le Chœur Gay grâce à Facebook pour faire d’une pierre deux coups :

• Pour chanter : j’aime bien chanter, et quand ma maman, qui est choriste aussi, m’entendait sous la douche elle disait que c’était quand même du gâchis qu’un homme qui chante ne soit pas dans une chorale. Apparemment les chœurs hétéros manquent d’hommes. Alors pardon maman, j’ai rejoint un chœur ou ça ne manque pas d’hommes. Mais objectif rempli : je chante.

• Pour faire des rencontres : ne fréquentant jusque-là aucun milieu gay, ayant quasiment que des potes hétéros, et constatant les limites de Tinder, je me suis dit que fréquenter des mecs gays IRL ça allait forcément m’ouvrir de nouvelles pistes. Sur ce point, des débuts intéressants, affaire à suivre…

Hervé : un collectif, un esprit d'équipe, le respect du niveau de chacun

J'ai rejoint le chœur gay un peu par hasard. L'an dernier lors de la Pride, j'ai trouvé la prestation très sympa. En faisant un tour des stands, j'ai été harponné par deux charmants jeunes hommes qui m'ont proposé d'essayer la chorale (j'en avais fait quand j'étais petit, avant que je mue). L'essayer c'est l'approuver dît la publicité et bien cela a marché pour moi ! J'ai trouvé dans le chœur gay ce que je trouve aussi dans mon équipe de rugby : un collectif, un esprit d'équipe, le respect du niveau de chacun et surtout des hommes adorables. Je me sens bien dans ce groupe.

Pour aller plus loin

Pour réagir face à une discrimination, trouver supports pédagogiques ou une association LGBTQIA+, voici une liste non exhaustive de ressources gouvernementales ou associatives :

La DILCRAH :

La Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Haine anti-LGBT a pour mission de donner une nouvelle impulsion à l’action publique en matière de lutte contre contre les discriminations, notamment à travers des appels à projets, et grâce à son répertoire des ressources LGBTI en ligne.

Défenseur des droits :

C’est l’institution à saisir si vous êtes victime (ou témoin) d’une discrimination, grâce à leur site : https://www.defenseurdesdroits.fr/ et par téléphone 09 69 39 00 00.
Ils proposent différents outils tels que des affiches, des dépliants, des fiches thématiques ou des guides.

SOS Homophobie :

À l'origine une ligne d’écoute fondée il y a presque 30 ans, cette association agit pour construire une société inclusive pour chaque individu quelles que soient son orientation sexuelle et son identité de genre. Elle dresse un état des lieux annuel des violences contre les personnes LGBTI dans son Rapport sur les LGBTIphobies : Rapport sur les LGBTIphobies | SOS homophobie (sos-homophobie.org)

ATTO : Association Transgenre Toulousaine et Occitane

Association locale pour l'entraide la sensibilisation et l'information autour de la transidentité et contre les discriminations. N'hésitez pas à consulter leurs actualités et à les contacter via leur page Facebook.

Pride Toulouse

Association et collectif associatif qui regroupe aujourd’hui plus de 45 structures sur la région Occitanie. Chaque année, elle coordonne et organise le Festival, le Village et la Marche des Fiertés. Pride Toulouse édite annuellement son Annuaire Associatif, très complet et à l’échelle de la région Occitanie.